Les frontières introduisent une division dans le monde. Selon l’auteur, cette définition a quatre conséquences pour une théorie des frontières : (1) la frontière se trouve au milieu (entre deux zones), (2) la frontière est en mouvement, (3) la frontière constitue un processus de circulation, (4) la frontière ne peut être réduite à l’espace. Au vu de ces quatre conséquences, il expose une méthodologie, ou, pour reprendre son expression, une « limologie critique ».
Le travail frontalier a un impact indéniable sur le développement des territoires de part et d’autre de la frontière. Avec un regard sur les villages et villes lorrains, où un grand nombre de travailleurs frontaliers vers le Luxembourg résident, cet article résume les impacts ainsi que les réponses politiques liées à la hausse constante du nombre de travailleurs frontaliers. Après une présentation de l’évolution du nombre de travailleurs frontaliers en Lorraine, la prise en compte de l’impact de cette évolution sur le développement territorial dans les politiques locales, intercommunales, régionales, nationales et européennes est résumée. L’amélioration de l’accessibilité des territoires, la hausse de la construction des logements, le développement des services et équipements ainsi que des aides financières et fiscales sont discutés sous le titre de dynamiques locales. Force est de constater que les retombés sont inégales suivant le territoire et que d’importantes disparités se crées. Des réflexions sur les perspectives de développement sont proposées.
Compte tenu de la Convention de Schengen, les contrôles aux frontières intérieures de l’UE ont, en grande partie, été abolies. Trente ans après la signature de la convention, l’Europe fait face à la « crise des réfugiés » (EC 2016). À la suite d’événements récents tels que les attaques terroristes à Paris et à Bruxelles, certains pays ont décidé de rétablir les contrôles aux frontières. Quels impacts exerce la réintroduction de ces contrôles aux frontières d’un point de vue territorial ? Pour répondre à cette question, les auteur.e.s proposent une synthèse de documentation sur les outils théoriques pour l'analyse de la réintroduction des contrôles aux frontières et pour lier ces derniers à une série de résultats empiriques. L’accent est mis sur la Grande Région, une région transfrontalière où les flux fonctionnels sont importants.
La première partie (Partie I) se consacre aux aspects conceptuels des études sur les frontières (« Border Studies »). La géopolitique est élaborée dans la partie II. La partie III traite de l’application de la loi aux frontières au 21e siècle. Partie IV se consacre aux mécanismes d’exclusion et d’inclusion qu’implique le traçage de frontières. La partie suivante (partie V) se dédie au rôle des frontières dans la vie de tous les jours. L’hypothèse d’un monde sans frontières est remise en question. Les deux parties suivantes intitulées Crossing Borders (VI) et Creating Neighbourhoods (VII) s’intéressent aux régions (trans)frontalières (« borderlands ») et aux processus transfrontaliers. La dernière partie (Partie VIII) traite des interactions avec la nature et l’environnement à la frontière.
L’ouvrage adopte une perspective pratique théorique. On estime que les « espaces et identités résultent de pratiques sociales » (p. 9). En s’appuyant sur différentes recherches, l’on arrive à une reconstruction des pratiques médiatiques, institutionnelles et celles de la culture quotidienne dans la Grande Région. Le Luxembourg et les régions voisines en Belgique, en Allemagne, en France forment le contexte de recherche empirique de chaque article. D’un point de vue analytique, l’on différencie trois « pratiques des frontières » étroitement liées (1) l’application des frontières comme différenciation ou autorégulation ou régulation de ce qui est étranger vers l’extérieur ; (2) le franchissement des frontières en tant qu’acte affirmatif et/ou subversif avec un potentiel de transformation et (3) l’élargissement des frontières en tant qu’élément au milieu de relations variées et de recoupement (P. 10).
Cet article examine la possibilité d’élaborer une théorie de la frontière qui puisse inclure les différents types de frontières et les expériences des frontières. David NEWMAN renvoie à ses travaux précédents dans lesquels il souligne la nécessité d’un vocabulaire commun entre les différentes disciplines qui veulent apporter du changement au phénomène des frontières et ce, afin de créer un ensemble de concepts et de cadres théoriques commun. A la suite d’une série d’informations sur les frontières sous forme d’institutions et sur le processus frontalier, un programme de recherche pour l’étude des frontières est débattu.
Le Nijmegen Center for Border Research (NCBR) est un institut de recherche basé à Radboud University à Nijmegen (Pays-Bas). La recherche en cours concerne les frontières, les identités et la coopération et l’interaction transfrontalière.
La MOT a comme objectif des faciliter la réalisation de projets transfrontaliers. Le positionnement de la MOT comme un réseau qui est soutenue au niveau national et qui regroupe également les acteurs des territoires frontaliers, lui permet de veiller à un dialogue structuré entre les autorités (nationales et européennes), ainsi que les acteurs locaux et régionaux.
Ce numéro spécial est dédié aux frontières nationales. Il traite le développement des régions transfrontalières en focalisant sur différentes formes de mobilité. Quatre grands thèmes de l'étude des frontières sont concernés: la mobilité quotidienne transfrontalière, la gestion des flux transfrontaliers, la mobilité résidentielle transfrontalière et les conséquences de la création d'une frontière.